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Cellules du muscle cardiaque de souris sous anoxie

Les dommages liés aux infarctus bientôt réduits de 30% ?

Chaque année, les accidents cardiovasculaires tuent près de 10 millions de personnes dans le monde, et les attaques cérébrales pas moins de 6 millions. En cas d’infarctus, le sang arrête de circuler, bloqué par un caillot qui bouche l’artère. Les tissus ne sont plus irrigués et ne reçoivent plus l’oxygène transporté par le sang. Sous ces conditions, les tissus se nécrosent très rapidement. Mais pourquoi ?

Des chercheurs des groupes du Prof. Howard Riezman et du Prof. Jean-Claude Martinou de l'Université de Genève, et de l'équipe du Prof. Michel Ovize de l'Université Lyon 1 et de l'INSERM en France, ont découvert que la nécrose était provoquée par la synthèse d’un lipide, la déoxydihydrocéramide, qui s’accumule lorsque l’oxygène vient à manquer et bloque le bon fonctionnement cellulaire. En inhibant la synthèse de ce lipide chez un modèle murin faisant un arrêt cardiaque, les biologistes sont parvenus à réduire de 30% les dommages causés aux tissus. Ces résultats, à lire dans la revue Nature Metabolism, suggèrent un nouveau modèle de prise en charge des personnes victimes d’un arrêt cardiaque ou d’un AVC.

Membrane lipidique marquée avec la molécule FliptR

Prendre la tension cellulaire
avec une molécule fluorescente

Le volume des cellules varie au cours de leur vie et en fonction de leur rôle. Lorsque que le volume de la cellule augmente, sa membrane cellulaire se tend sous la pression et risque de se déchirer. L’augmentation de tension déclenche alors des signaux biologiques qui vont permettre l’augmentation de la surface de la membrane cellulaire afin d’en réduire la tension. A l’inverse, si le volume diminue, la cellule doit réduire sa surface afin de retendre sa membrane. Mais quels mécanismes moléculaires permettent de répondre aux changements de tension ? Surtout, comment mesurer la tension pour l’étudier ?

Les groupes des Prs Aurélien Roux, Robbie Loewith et Stefan Matile, de l’Université de Genève et du Pôle de recherche national Biologie Chimique, se sont alliés afin de créer une molécule fluorescente permettant de mesurer la tension de la membrane cellulaire. Grâce à elle, ils ont été en mesure de comprendre comment la cellule adapte sa surface à son volume. Une première. Ces résultats, à lire dans les revues Nature Chemistry et Nature Cell Biology, ouvrent la voie à de nombreuses applications, notamment dans la détection des cellules cancéreuses qui ont généralement une tension de membrane élevée.