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Plasmodium au stade oocinète

Le squelette de l’agent du paludisme révèle ses secrets

Le Plasmodium est l’agent responsable du paludisme, une des maladies parasitaires les plus meurtrières. Au cours de son cycle de vie et de reproduction entre ses deux hôtes – le moustique anophèle et l’être humain –, ce parasite prend plusieurs formes qui impliquent la réorganisation drastique de son squelette.

Les équipes du Pr Paul Guichard et du Pr Mathieu Brochet, de l’Université de Genève, ont justement posé un nouveau regard sur l’organisation de son cytosquelette en la détaillant à une échelle sans précédent, grâce à une technique récemment mise au point. Appelée microscopie à expansion, elle permet de «gonfler» les cellules pour accéder à des détails structurels nanométriques. L’étude, publiée dans la revue PLOS Biology, identifie les vestiges d’un organite, le conoïde, considéré jusqu’ici comme absent de cette espèce, en dépit de son rôle important pour l’invasion des hôtes par des parasites proches du Plasmodium.

Concept de la génétique du parasite Plasmodium

Percée dans la recherche sur le paludisme

Malgré les avancées scientifiques et médicales, plus de 400’000 personnes dans le monde meurent encore chaque année du paludisme, une maladie transmise par la piqûre de moustiques infectés par le parasite Plasmodium. Le génome du parasite est relativement petit, contenant environ 5’000 gènes et, contrairement aux cellules humaines, celui-ci ne possède qu'une seule copie de chaque gène. Le retrait de l’un de ses gènes conduit ainsi immédiatement à une modification de son phénotype.

Un consortium international, dirigé par Pr Volker Heussler de l'Université de Berne et Pr Oliver Billker, précédemment à l’Institut Wellcome Sanger en Grande-Bretagne, maintenant à l’Université d’Umeå en Suède, en collaboration avec Pre Dominique Soldati-Favre de l'Université de Genève, a tiré profit de cette particularité. Pour la première fois, les chercheurs ont mené une étude de délétion de gènes à grande échelle chez le Plasmodium: en retirant individuellement plus de 1’300 gènes et en observant les effets de ces modifications durant le cycle de vie complet du parasite, ils ont pu identifier de nombreuses nouvelles cibles chez le pathogène. L’étude a été publiée dans la revue Cell.

Moustique et paludisme

Attaque inédite contre le paludisme

Le paludisme est une maladie parasitaire qui se transmet d’homme à homme par le biais d’une piqûre de moustique, l’anophèle femelle. Endémique dans de vastes zones tropicales de la planète, il tue chaque année plus de 500’000 personnes, dont environ 80% d’enfants de moins de 5 ans. Si des stratégies thérapeutiques existent, elles demeurent jusqu’ici modérément efficaces.

En identifiant deux enzymes essentielles à la survie du parasite ainsi qu’une molécule capable de les inhiber, les groupes de Prof. Dominique Soldati-Favre de l'Université de Genève et de Prof. Volker Heussler de l'Université de Berne apportent aujourd’hui un nouvel espoir dans la lutte contre le paludisme. Leur découverte pourrait en effet permettre la mise au point de médicaments susceptibles de bloquer non seulement le développement du parasite chez l’être humain, mais également sa transmission de l’être humain au moustique et vice-versa. Des résultats étonnants, à lire dans la revue Science.